Axe 1 – L’écosystème de la production de connaissances en Éducation

Les statuts épistémologiques et méthodologiques des recherches en Éducation semblent stabilisés, les chercheurs issus de disciplines différentes travaillent aujourd’hui ensemble sur des objets très diversifiés. Toutefois, en articulant des concepts issus d’autres disciplines,comment préserver leur richesse sans les simplifier et éviter de dissoudre ces travaux dans d’autres champs disciplinaires ?

Dans un contexte d’identité ouverte où la demande éducative et sociale est pressante, les méthodes pluridisciplinaires et la pluralité d'objets se révèlent à l'usage peu opératoire et l’injonction ne suffit pas, De l’approche de multiréférentialité (Ardoino, 1977) à celle de la co-disciplinarité (Blanchard-Laville, 2000), quels sont les apports ou comment traduire concrètement les coopérations entre chercheurs et chercheuses de multiples disciplines ?

Entre rapport de forces et juxtaposition des analyses, comment construire une identité commune qui articule différents termes dans un écosystème sociétal fédérateur ? Quelle sera la place de la recherche francophone dans une production des savoirs globalisée et hiérarchisée ?

Lever les tabous de l’internationalisation des professions : derrière les « fantasmes », quels seront les métiers futurs de l’Éducation ? Repenser les éternels défis des formations des enseignants : comment sortir du cadre afin de réussir ces puzzles ?

Axe 2 – Le nouvel « univers virtuel » de l’Éducation et de la formation

Il est urgent de systématiser les répercussions de la culture numérique sur les rapports aux connaissances, vraies ou justes, aux évaluations des savoirs, aux systèmes de formation et aux relations interpersonnelles et intergénérationnelles.

Quelles sont les évolutions d’un nouvel écosystème éducatif et pour quel avenir en commun ?

Les jeunes chercheurs en Éducation : quelle reconnaissance pour leurs productions et leurs communications dans toutes leurs formes ?

Comment réduire la distance entre les politiques éducatives (publiques) et les attentes sociales (dépréciation ou méfiance vis-à-vis des politiques sociales) ? Et les réalités sociétales?

Quelles concertations avec les partenaires et les acteurs des systèmes éducatifs doivent être mises en œuvre afin de penser un rôle nouveau pour l’Éducation ?

Comment et avec qui construire un cadre à la prise de conscience éthique sur les avancées technologiques ?

Axe 3 – Les transformations de l’écosystème de l’Éducation

Quels en sont les conséquences actuelles et futures principalement au niveau de l’Enseignement Supérieur ? Est-ce que ceux-ci touchent de façon égale tous les niveaux de formation ? Quels sont les bilans et défis des politiques d'équité sociale et d'inclusion dans l'enseignement supérieur ? 

Quels en sont les impacts sur la valeur académique des études et des diplômes ? Sur la formation des jeunes chercheurs ?

Comment construire une réflexion originale sur cette transformation et comment envisager les différents aspects d’une telle politique ? Jusqu’où la société en tire-t-elle des bénéfices qualitatifs, lui permettant d'être égalitaire/équitable, démocratique/inclusive et responsable ?

 Qui sont les partenaires des enseignants et des chercheurs au sein des institutions universitaires, des centres de recherche et de développement des emplois et aux niveaux nationaux, contribuant à alimenter utilement le débat public et une action militante ? Quelle priorité doit-on donner à la recherche de la qualité, qui à son tour, ne doit pas devenir une composante commerciale ?

Comment valoriser les diplômes dans les différents domaines en prenant en considération leur écosystème ?

Axe 4 – Les analyses de la performance en Éducation

Pourquoi et comment se construit et se diffuse le transfert des outils de mesure des performances qui a eu cours entre les organisations privées et les institutions académiques ? Quelles sont les conditions de leur mise en œuvre dans ces dernières ? Cette adoption est-elle le produitd’une « paresse » politique ?

En quoi la standardisation des métiers de l’Éducation est-elle un enjeu sociétal ? Quelles sont ses raisons d’être et ses conséquences ?

Dans quelle mesure la coopération interdisciplinaire doit-elle être idéologique, opérationnelle, didactique ou thématique ?

Bibliographie restreinte

Ardoino J. (1977). Éducation et politique, France, Paris : Gauthier-Villars.

Attias-Delattre V. (coord) et al. (2023). La profession d’enseignant eu fil des crises multiformes de légitimité (Amérique du Sud et France), France, Paris : L’Harmattan.

Baron J-L. (2019). « Les technologies dans l’enseignement scolaire : regard rétrospectif et perspectives », Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle, vol. 52, pp. 103-122.

Blanchard-Laville C. (2000). De la co-disciplinarité en sciences de l'éducation, Revue française de pédagogie, n°132, pp. 55-66.

Callon M., Lascoumes P.& Y. Barthe (2001). Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, France, Paris : Seuil.

Comby J-B, (2009). « Quand l'environnement devient médiatique. Conditions et effets de l'institutionnalisation d'une spécialité journalistique », Réseaux, vol. 5-6, pp. 157-190.

Didou Aupetit S. & Marmoz L. (2015). L'Évaluation de la recherche universitaire. Contextes et efficacité, France, Paris : L'Harmattan.

Janner-Raimondi M. & Pernot D. (2022). Oser l'interdisciplinarité - Rencontres croisées autour du vivant, France, Paris : Teraedre.

Rayou P. (2019). « Collaborer pour comprendre les phénomènes éducatifs »,  Les Sciences de l'éducation - Pour l'Ère nouvelle, vol. 52, pp. 11-27.

Stamelos G. (2024) La démocratisation de l’enseignement supérieur en Europe. Le cas hellénique, France, Paris : L'Harmattan.

UNESCO, Commission internationale sur Les futurs de l'éducation (2021), Repenser nos futurs ensemble : un nouveau contrat social pour l'éducation, publication interne.